Destination Chili
Et voilà, j’ai fini par décoller mes fesses de ce canapé moelleux, à dire de nouveau au revoir aux potes autour d’une bonne bière, d’une raclette ou encore d’un bon feu de cheminée. Après une petite escale toulousaine j’ai rechargé les batteries, fait le plein de bisous et de câlins (& de matériel de randonnée) et je me suis envolée une fois de plus. Cap sur le Chili !
J’ai retrouvé avec bonheur l’atmosphère d’une auberge de jeunesse, le plaisir de prendre le café avec un australien, déjeuner avec des néo-zélandais et de finir la journée en buvant une bière avec un canadien. En voyage, on échange souvent plus avec des allemands qu’avec la population locale. J’adore cette ambiance mais j’ai hâte d’aller me réfugier dans des coins plus éloignés, pourquoi pas aller loger chez l’habitant.
Arrivée dimanche, je ne savais pas où j’allais jusqu’à mercredi, quand j’ai pris un bus pour Puerto Montt. Avant ça j’ai hésité à monter dans le premier bus, juste pour voir ; ou à acheter un 4×4 pour descendre la route australe ; heureusement c’est trop cher pour moi toute seule !
En venant ici j’avais envie de rencontrer des gens, de travailler, d’apporter quelque chose, même juste un petit coup de main. En me renseignant un peu j’ai découvert quelques sites qui recensent les annonces de volontariat, un dérivé du woofing. C’est un peu le même principe sans être exclusif à l’agriculture biologique. Les fermes, auberges, particuliers, entreprises familiales en tout genre demandent quelques heures de travail par jour (entre 4 et 5) contre le gîte et le couvert. Un bon moyen de connaître un pays de l’intérieur tout en faisant des économies. Parfait pour les voyageurs qui ont un peu de temps devant eux.
A la fin de l’été j’avais envoyé quelques messages à droite à gauche sans être vraiment convaincue. Est-ce que j’aurais envie de faire ici ce que je ne veux pas faire en France : nettoyer les toilettes d’une auberge, faire du jardinage pour des inconnus ou traire les vaches. Un mois passé en mer plus tard, je ne pouvais plus me mentir, j’avais envie de vivre de nouvelles expériences et d’apprendre mais pas à n’importe quel prix. Marcel a cette fâcheuse habitude de poser des questions auxquelles on n’a pas toujours envie de répondre. Celles dont on a une idée de la réponse mais comme elle ne nous plait que moyennement voire pas du tout, on a remisées dans un coin, se disant qu’on y réfléchirait le moment venu.
L’une des annonces avait néanmoins retenue mon attention parce que l’hôte avait un voilier et proposait de potentielles sorties en mer. Me voilà donc à Santiago, envisageant de nouveau cette possibilité. En regardant un peu les endroits où j’ai envie de trainer mes guêtres je m’aperçoit que la situation de ce volontariat correspond assez bien à mes projets de descendre en Patagonie.
Deux mails plus tard ainsi que la confirmation qu’il reste de la place à la Casa Roja, la maison réservée aux volontaires, et je prends mon billet de bus !
Puerto Montt, terminus du bus. Tout le monde descend.
Je dois être la seule à avoir parcouru la ligne entière, durant 15h. Assez pour prendre le temps de réfléchir, de laisser vagabonder mes pensées, me reposer, observer. Je ne sais toujours pas exactement où je vais, j’ai envoyé mon horaire d’arrivée à mon hôte avant de partir et n’ai pas eu de nouvelle. Il a dû répondre dans la soirée.
Je suis soulagée de trouver une réponse dans ma boîte mail en arrivant. Christian m’attends pour midi au Nautical club. Parfait, je vais pouvoir prendre un café, me réveiller doucement, sortir de la léthargie qui m’a envahie sur la route et parcourir la ville du regard, à l’abri derrière les baies vitrées de la gare routière. Une courte course en taxi plus tard, me voilà arrivée.
C’est étrange de retrouver l’ambiance de la marina de l’autre côté de l’Atlantique. Je crois que je vais bien m’entendre avec Christian. Il me présente le travail à faire et les bateaux du chantier en alternant espagnol, anglais et français. Je vais peut être trouver une embarcation ici, qui sait?!
Je vois, pour la première fois depuis que je suis au Chili, plusieurs français. Ah, le monde de la voile ! Rien d’étonnant à ce que tout le monde se connaisse. Il y a un couple d’allemands également ou encore un autre de norvégiens. Ils sont venus l’année dernière de Nouvelle-Zélande. Ils retrouvent leur bateau resté tout l’hiver à sec pour remonter au Nord dans quelques jours. – et oui c’est le printemps ici ! – Un autre couple habite la plupart du temps sur leur bateau, ou bien sur la côte Est des Etats-Unis, ou bien à Cape Town pour travailler. L’aventure ! Et pour toute la vie.
Le chantier accolé à la marina est tout aussi international qu’une auberge de jeunesse, avec une toute autre ambiance cependant. Chacun travaille sur son bateau ; qui ponce, qui peint, attend ses voiles, cherche de l’antifouling … Cela tombe bien, moi aussi du travail m’attend sur un des bateaux de Christian. Il faut peindre les coffres d’un petit voilier qu’il aimerait vendre, le faire tout beau tout propre !
On déjeune au restaurant du club avec les propriétaires des différents voiliers. Chacun discute avec la table d’à côté, échange des bons plans, raconte ses aventures en Polynésie française ou du passage de Beagle !
Un petit tour en voiture pour faire quelques courses plus tard, nous attendons le bateau pour traverser la baie et rejoindre la Isla Tenglo, où habite mon hôte et où je vais découvrir la Casa Roja, ma maison pour les prochaines semaines.
C’est magnifique! Encore!
Profite!
Ben voilà, ça sent bon cette fois…
Super article, mais ça n’est que le début d’une formidable aventure. Prends plein de photos, celle de Puerto Montt est magnifique !!
Des bisous.